Bande Dessinée

République Démocratique du Congo, premier quart du XXIe siècle. Nivek, douze ans, survit dans une mine illégale de coltan sous le joug d’une milice sans pitié. Hargneux et dur à la tâche, il est repéré par un de ses gardiens qui voit en lui un bon «kadogo», un enfant-soldat. Et le fusil de remplacer la pioche... Si sa situation s’améliore un peu sur le plan matériel (il mange à sa faim désormais), Nivek se rend rapidement compte que rien ne change vraiment pour lui ; il reste un pion au cœur d’un jeu qui le dépasse.
Il décide donc de s’évader et de partir pour un voyage sans retour. Il a entendu parler d’une région où tout le monde vit dans l’opulence, l’Europe. Il sait que cette contrée se trouve au Nord, c’est tout. Débute alors une odyssée aux mille épreuves à travers l’Afrique.
Récit d’aujourd’hui rempli de violence et d’inégalités effrayantes, « Le ciel dans la tête » est également un conte sur la richesse et la beauté du continent africain et de ses habitants. On y croisera donc, et surtout, la misère contemporaine nourrie par le cynisme et la cupidité des hommes, mais aussi une culture millénaire et quelques notes d’espoir, la consolation de ceux qui n’ont plus rien…
Graphiquement, Sergio García Sánchez et Lola Moral offrent un écrin visuel extraordinaire à cette fuite en avant vers l’inconnu. Mise en page luxuriante, découpage participant pleinement aux actions, couleurs profondes et enveloppantes, les éléments visuels apportent et renforcent implacablement le scénario et les mots d’Altarriba. Chaque planche, chaque case, prise telle quelle est porteuse d’une signification ou d’un fragment d’information. Mises bout-à-bout, elles forment un album d’une puissance d’évocation rarement vue. Ainsi associés, scénario et dessin concourent à la production d’un chef d’œuvre à la fois poétique et politique.